Option nationale, Québec solidaire et anarcho-indépendantisme!
La campagne électorale, déclenchée le 1er
août 2012, est l’occasion parfaite pour approfondir notre compréhension du
spectre politique québécois. Si on met de côté le fédéralisme conservateur du
Parti libéral, le pragmatisme populiste de la Coalition Avenir Québec et le
souverainisme social-libéral du Parti québécois (qui représentent en fait trois
variantes de l’idéologie néolibérale), nous pouvons scruter de plus près les
deux partis minoritaires mais les plus intéressants de la campagne :
Option nationale (ON) et Québec Solidaire (QS). Loin d’être des partis de
« gouvernance », il s’agit d’organisations politiques centrées sur
des idées, incarnées par des militant(e)s enthousiastes, qui proposent des
projets de société articulés sur une vision du monde. La querelle qui oppose
les nationalistes aux solidaires est très instructive quant à la question de la
souveraineté, et sur les manières d’y accéder. Après une brève analyse
comparative des deux partis, une troisième voie pour l’indépendance sera
esquissée.
Option nationale
Option nationale est un jeune parti indépendantiste,
né d’un schisme initié par Jean-Martin Aussant, ancien membre du Parti
québécois. Non satisfait par l’électoralisme et l’attentisme de ce dernier, il
préconise un retour aux sources du projet souverainiste de René Lévesque :
une social-démocratie teintée de pragmatisme économique, subordonnée au
processus d’accession à la souveraineté politique. La fameuse formule du LIT (lois,
impôts, traités), permet de circonscrire de manière pédagogique la souveraineté
du Québec. Celle-ci est perçue comme une question ontologique (avant d’être de
gauche ou de droite, il faut Être), dont la résolution offrira tous les outils
pour assurer un plein développement économique. À ce titre, la nationalisation
des ressources naturelles, la gratuité scolaire et autres politiques
« progressistes » sont conçues de manière instrumentale, celles-ci
visant d’abord l’exploitation efficace du capital humain et naturel :
« Le
Québec possède un potentiel mondialement enviable à plusieurs égards, incluant
son capital humain (la population) et ses ressources naturelles (le
territoire). Il faut mettre fin aux politiques qui minent la capacité du Québec
de se développer à son plein potentiel. » http://www.optionnationale.org/la-plateforme/2-pour-une-economie-du-quebec-qui-enrichit-les-quebecois
Même si ON ne tombe pas dans les
grossièretés identitaires de la CAQ, il met tout de même l’accent sur l’unité
de la « culture nationale » essentiellement francophone, les
minorités et les autochtones se retrouvant complètement marginalisés dans le
programme du parti. Le nationalisme dont il se réclame est donc largement
« identitaire », celui-ci se concentrant sur l’appartenance
culturelle et territoriale d’une communauté majoritaire. Par ailleurs, ON mise
sur une stratégie « d’indépendance par le haut », l’élection de son
parti étant interprétée comme une sorte de mandat que la population confierait
à une élite chargée de réaliser la souveraineté. La Constitution du Québec ne
serait rédigée que dans un deuxième temps, avec une large consultation de la population
supervisée par des « experts », le référendum servant à officialiser
le processus d’indépendance déjà entamé par le LIT des gouvernants. ON privilégie ainsi un parlementarisme qui ne s'inscrit pas dans les luttes sociales de la rue.
Cette stratégie repose sur une conception
de la « souveraineté nationale », issue de l’abbé Sieyès. Puisque la
Nation est supérieure à la somme des individus qui la composent, le peuple ne
peut pas se gouverner directement ; il doit être représenté par des élus
responsables de son destin. Cette vision exclut la démocratie directe et
consacre le régime représentatif. L’amélioration du mode de scrutin, les
élections à date fixe et la régulation des lobbys ne sont que des
modernisations de la démocratie représentative, et non son dépassement. Pour
résumer, ON entend poursuivre le processus interrompu de la Révolution tranquille,
tendu vers la création d’un État inspiré du modèle français (républicain et
laïc), et aiguisé par certaines sensibilités participatives (mandats
d’initiative populaire, Conseils régionaux). Sans remettre en question les
fondements du capitalisme ou de la démocratie libérale, ce parti souhaite
instaurer une social-démocratie française en Amérique du Nord.
Québec solidaire
Si ON représente une sorte de Parti
québécois radical, Québec solidaire propose une social-démocratie radicalisée.
Issu de la fusion de l’Union des forces progressistes et d’Option citoyenne, ce
parti de gauche ne fait pas de compromis sur la justice sociale, véritable
point pivot de son programme. L’écologisme, le féminisme, l’égalitarisme et
l’altermondialisme sont des déclinaisons progressives de cet idéal, dont
l’indépendance du Québec représente la clef de voûte ; sans souveraineté, il ne
saurait y avoir de transformation majeure de la société. Voilà la distinction
fondamentale entre les deux partis : ON est d’abord indépendantiste puis
accessoirement progressiste, tandis que QS est avant tout progressiste et
instrumentalement indépendantiste.
Cette opposition peut laisser croire
qu’ON serait davantage souverainiste, tandis que QS voudrait réduire
l’indépendance à un projet de gauche. Cette comparaison n’est pas exacte. Pour
mieux distinguer les différences de hiérarchisation des priorités entre les
deux partis, nous pouvons utiliser l’analyse du sociologue Claus Offe relative au
« problème de la simultanéité ». Si ce schéma fut d’abord utilisé
pour étudier les transitions démocratiques des pays socialistes de l’Europe de
l’Est, il peut s’avérer précieux pour éclairer les dimensions interdépendantes
et nécessaires à la création d’un nouvel État-nation.
Niveaux
hiérarchiques
|
Question
|
Motivation des
acteurs
|
Interprétation des
relations sociales
|
Limites de la
communauté nationale
|
Territoriale
|
Passions
|
Qui doit prendre
part au jeu
|
Cadre
constitutionnel démocratique et institutionnel
|
Démocratique
|
Raison
|
Détermination des
règles du jeu
|
Politique ordinaire
|
Économique
|
Intérêt
|
Comportement des
joueurs
|
De manière chronologique, Option
nationale débute par la création d’un État souverain sur le plan législatif,
fiscal et international (question territoriale), pour ensuite se doter d’une
constitution (question démocratique). Une fois le processus terminé, il laisse
enfin la voie libre au débat gauche/droite (question économique). À l’inverse,
Québec solidaire fonde son analyse sur les inégalités sociales et les rapports
de domination (question économique), qui conduit à la nécessité d’une Assemblée
constituante (question démocratique), qui a pour objectif de déterminer les
règles du jeu pour ceux qui voudront prendre part à la communauté politique de
l’État québécois émergent (question territoriale).
Le modèle préconisé par QS est celui de
« l’indépendance par le bas », basé sur une conception de la
« souveraineté populaire » qui implique une participation active de
l’ensemble de la population. La différence entre souveraineté populaire et
nationale est fondamentale, car elle reprend le dilemme démocratique de la
Révolution française : « Les hommes de 1789 oscillent en effet en
permanence entre la vision d’une souveraineté-principe,
relativement passive, qui ne s’inscrit aucunement dans une perspective de
gouvernement populaire, et la vision audacieuse d’une souveraineté-exercice. » (Pierre Rosanvallon, La démocratie inachevée, p.17)
La démocratie participative
(contrairement au gouvernement représentatif) permet de rendre visible la diversité
du peuple québécois, et de reconnaître le rôle central des communautés
autochtones qui devraient également jouir du principe d’auto-détermination.
Ainsi, comment pouvons-nous nous arroger du droit de s’émanciper de la tutelle
de l’État canadien, si nous ne reconnaissons pas également le droit aux peuples
dominés par nos institutions de se libérer également s’ils le désirent?
Pourquoi refuser ou mettre sous silence une exigence d’émancipation pour ceux
qui sont aliénés par nous? Cette reconnaissance initiale de la diversité
inhérente à la nation québécoise renvoie au « nationalisme civique »
de Québec solidaire, qui est davantage politique que culturel. « Ce qui constitue une nation, ce n'est
pas de parler la même langue, ou d'appartenir à un groupe ethnographique
commun, c'est d'avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de
vouloir en faire encore dans l'avenir. » (Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation?, 1882)
Sur le plan social et économique, le recul
important de la social-démocratie dans les pays occidentaux devrait inciter les
acteurs progressistes à se méfier du « bon sens » économique du
social-libéralisme pragmatique, qui a donné prise à de nombreuses politiques
néolibérales et autres plans d’austérité votés par des partis de gauche. Si QS
n’envisage pas une rupture nette avec le capitalisme ou une abolition de la
démocratie représentative, il oppose néanmoins une résistance sans compromis au
vent néolibéral, en proposant une « économie solidaire » susceptible
d’amorcer une transition écologique vers un monde post-pétrolier. Pour
reprendre une distinction présentée dans un autre article de ce blog, il s’agit
d’établir un « socialisme démocratique », assurant une démocratie
économique par le bas.
La différence entre ON et QS n’est donc
pas de degré, mais de nature ; le premier n’est pas plus indépendantiste que le
second, car ces partis supposent deux conceptions opposées de la souveraineté
et du pouvoir. D’une part, la souveraineté nationale maintient les inégalités
politiques entre gouvernants et gouvernés, et l’économie de marché accentue les
inégalités économiques entre capitalistes et travailleurs. D’autre part, la
souveraineté populaire souhaite limiter la séparation entre l’État et la
société civile, et réduire considérablement les injustices socio-économiques
par le biais d’une économie solidaire. Les nationalistes visent d’abord une
révolution politique en laissant de côté la question sociale, tandis que les
solidaires militent pour une révolution sociale dont les dimensions politiques
et économiques seraient deux dimensions interdépendantes.
Option nationale
|
Québec Solidaire
|
Souveraineté
nationale
|
Souveraineté
populaire
|
Démocratie
représentative
|
Démocratie
participative
|
Économie
capitaliste
|
Économie solidaire
|
Indépendance par le
haut
|
Indépendance par le
bas
|
Nationalisme
identitaire
|
Nationalisme
civique
|
Révolution
politique
|
Révolution sociale
|
Social-démocratie
|
Socialisme
démocratique
|
Anarcho-indépendantisme
Enfin, une troisième option, encore plus
marginale ou disons originale, permet de soutenir l’indépendance du
Québec dans une perspective d’émancipation collective. L’anarcho-indépendantisme,
qu’il faut bien distinguer de l’anarcho-nationalisme qui mélange des éléments
issus de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite (abolition du capitalisme et
de l’État afin d’établir une société décentralisée en communautés ethniques
séparées), souhaite jumeler les luttes de libération nationale aux idées
anti-autoritaires. Que ce soit au Pays Basque (Batasuna), en Catalogne (Negres
Tempestes) ou en Bretagne (Coordination Bretagne indépendante et libertaire
(CBIL), différentes organisations libertaires apportent un soutien critique aux
mouvements d’indépendance (souvent régionaux), refusant ainsi de sombrer dans
la dichotomie entre nationalisme bourgeois et internationalisme ouvrier. Dans le Québec des années 70, la revue
Possibles (née de la rencontre de poètes comme Gaston Miron et de sociologues
comme Gabriel Gagnon et Marcel Rioux) essayait déjà de conjuguer
indépendantisme et autogestion, alors qu’un syndicaliste radical comme Michel
Chartrand n’hésitait pas à affirmer sa triple affiliation nationaliste,
chrétienne et socialiste (aux accents libertaires) : « On va se
mettre en opposition carrée avec le pouvoir. On va aider les contestataires,
les révolutionnaires, ceux qui veulent faire la révolution ! »
Un argument récurrent des anarchistes et de
nombreux marxistes consiste à montrer que l’identité nationale représente une
fausse unité, qui nie les différences entre classes dominantes et dominées, la
solidarité internationale des travailleurs étant le réel vecteur de
transformation sociale : prolétaires de les tous pays, unissez-vous! De plus,
le sentiment patriotique renvoie souvent à la haine de l’autre, au
conservatisme, à l’impérialisme, voire au militarisme. Évidemment, il serait
utile de distinguer un nationalisme de gauche (défendu par QS) et un nationalisme de droite, ce dernier étant basé sur la défense d’une culture majoritaire (CAQ, Mathieu Bock-Côté). Mais
le « nationalisme socialiste » ne saurait satisfaire les anarchistes
ordinaires, pour lesquels il n’y a ni Dieu, ni Maître, ni État, ni Patrie.
Si l’anarcho-indépendantisme ne peut
appuyer le nationalisme identitaire, qui nie le conflit entre classes sociales (gauche-droite)
et met l’accent sur la communauté constitutive
(PQ, ON), il peut néanmoins accueillir une version modifiée du nationalisme
civique, reposant sur l’idée de communauté associative.
D’un côté, la communauté constitutive
correspond à la culture première, au donné
dans lequel l’individu est d’abord immergé par la socialisation primaire. D’un
autre côté, la communauté associative provient d’une entente volontaire, d’un
intérêt à coopérer dans un but commun. De nature contractuelle, elle réunit des
individus engagés à participer ensemble à une activité, une organisation ou une
communauté, lesquelles sont visées
plutôt que données.
Si les anarchistes reconnaissent la
communauté constitutive comme un fait social,
elle ne saurait représenter un principe
d’organisation politique. Il serait moralement arbitraire d’établir une
communauté politique sur des frontières rigides permettant de discriminer des
ayant droit (citoyens) des autres individus extérieurs à l’État ou à la
communauté d’origine (étrangers). Une société libertaire repose plutôt sur la
libre association d’individus égaux (autogestion), qui se gouvernent par une
participation active au sein de l’espace public (démocratie directe). L’État
national ne peut donc être l’unité politique privilégiée, le modèle
fédéraliste étant le plus généralement répandu par les libertaires.
De ce fait, les anarchistes seraient-ils
condamnés à être des fédéralistes, farouchement opposés aux indépendantistes
réclamant la « souveraineté », c'est-à-dire l'autorité suprême d’un État-nation? L’indépendance du
Québec ne risque-t-elle pas de simplement déplacer le problème, alors qu’il
faudrait tout simplement abolir l’État, le capitalisme et l’impérialisme qui en
découle? Une nuance importante est ici nécessaire : comme une société
libertaire devrait être idéalement décentralisée, l’élimination d’un palier de
pouvoir représente un pas dans la bonne direction. Par exemple, l’indépendance
par rapport au gouvernement fédéral canadien permettrait de se soustraire à
l’impératif militaire de ce dernier, la société québécoise pouvant opter pour
la non-militarisation. La dévolution du pouvoir, dans une optique de
subsidiarité descendante, devrait donc être couplée par l’autonomie accrue des
communautés locales, lesquelles pourraient déléguer un pouvoir aux niveaux supérieurs
en cas de besoin, dans une perspective de suppléance ou de subsidiarité
ascendante.
L’anarcho-indépendantisme devrait également
s’opposer farouchement au caractère absolu, exclusif et indivisible de la
souveraineté politique, préconisée par des penseurs comme Jean Bodin et Thomas
Hobbes. Même l’État démocratique populaire, dont pourrait se réclamer Québec solidaire, risque de sombrer dans les errements d’un holisme qui nierait l’autonomie des communautés autogérées. Jacques Maritain ne
disait-il pas que « l'État de Rousseau n'est que le
Léviathan de Hobbes couronné par la volonté générale»? C’est pourquoi la
souveraineté nationale (top-down), tout comme la souveraineté populaire
(bottom-up), sont susceptibles de favoriser la concentration du pouvoir au sein
d’un État autoritaire. La réponse « solidaire » à la question nationale est donc insuffisante, et devrait être remplacée par un modèle confédéral,
horizontal et pluraliste de souveraineté partagée.
Althusius et un nouveau
modèle québécois
Johannes Althusius (1557-1638),
philosophe, théologien et syndic de la ville d’Emden en Allemagne, est le plus
grand penseur politique entre Bodin et Hobbes. Dans son Politica methodice digesta (1603), il définit le maintien de la vie
sociale (association symbiotique) comme étant l’objet premier de la
politique : « La politique est l'art d'établir,
de cultiver et de conserver entre les hommes les conditions nécessaires,
essentielles et homogènes de la vie sociale ». Père du fédéralisme et du
principe de subsidiarité, sa pensée permet de sortir de la logique de
l’État-nation unitaire et hiérarchique. Il s’agit de concevoir autrement
l’articulation des niveaux d’organisation, afin d’assurer un maximum
d’autonomie à chacun et de promouvoir la communication entre les différentes
sphères d’interaction. « La communicatio correspond
à la mise en commun et à l'exercice mutuel du « lien organique de la vie civile
». Elle se traduit par une socialisation
progressive des éléments de la communauté, par une participation croissante de
ses membres à la vie commune, ainsi que par l'échange de biens et de services,
avec mise en commun de certains d'entre eux. » http://www.alaindebenoist.com/pdf/althusius.pdf
La pensée d’Althusius, à la
jonction du modèle éclaté et décentralisé du monde médiéval, et de l’idéal
d’autonomie cher à la modernité, offre d’intéressantes ressources pour repenser
l’organisation politique d’un Québec indépendant. Il s’agit d’éviter à la fois
le modèle fédéral, descendant et autoritaire canadien, et le piège de la
souveraineté nationale d’un État centralisé nouvellement créé. Ni fédéralisme
supra-national, ni souverainisme national, l’anarcho-indépendantisme pourrait
opter pour un confédéralisme infra-national, où le gouvernement du Québec
serait simplement un palier de coordination entre régions (cantons) autonomes.
La décentralisation du pouvoir serait encore plus marquée, les prérogatives de
l’État étant largement restreintes par la souveraineté d’une société civile
auto-organisée. Au lieu de copier le modèle français (à la manière d’Option
nationale), nous pourrions nous inspirer du modèle suisse ou allemand ; Montréal
deviendrait une province à la manière de Berlin (qui est un land), d’autres
régions (comme le Saguenay-Lac-St-Jean et les territoires amérindiens) pouvant
jouir d’une autonomie accrue.
L’anarcho-indépendantisme
radicalise en quelque sorte certaines pistes avancées par Québec solidaire, en
défaisant le monopole de l’unité nationale (et de l’État dirigiste) au profit
de l’autogestion des communautés. Le programme de QS reste beaucoup marqué par la centralisation étatique et le régime représentatif, et ne propose pas de véritables
procédures de démocratie directe pouvant garantir le caractère « anti-autoritaire »
du socialisme avancé par le parti. La « démocratie participative » qu’il
préconise relève davantage d’une modernisation des institutions représentatives
et de la gestion de l’État (à l’instar d’Option nationale), plutôt que d’une
transformation véritable de l’organisation politique de la société.
L’idéal serait plutôt une
forme d’éco-socialisme décentralisé, où les communautés pluralistes (dans la
région métropolitaine de Montréal) et plus homogènes (villages régionaux)
pourraient s’associer librement en fonction d’affinités individuelles,
culturelles, et interculturelles. L’anarchisme qui promeut l’universalisme abstrait d’individus libres, s’identifiant exclusivement à une classe homogène de travailleurs, écarte trop rapidement une
foule d’identifications sociales souvent fécondes : appartenances
familiales, communautaires, citoyennes, nationales, intellectuelles, etc. La
lutte ouvrière n’est plus la forme dominante de lutte, les nouveaux mouvements
sociaux (pacifistes, écologistes et féministes) étant largement tournés vers
des questions d’émancipation culturelle et identitaire. Les anarchistes doivent
prendre acte de cette nouveauté qui n’est pas le signe d’un échec
révolutionnaire, mais de l’élargissement du spectre de l’émancipation. L’objectif
de l’indépendance, c’est la transformation du monde ; et la transformation du
monde, c’est le mouvement de l’indépendance.
Merci pour vos idées - c'est assez éclairant en fait d'explorer des options alternatives. Je pense que je me reconnais bien dans l’anarcho-indépendantisme!
RépondreSupprimerBien intéressant, mais je trouves le ou les auteurs radicalement naïfs sur les vertus de la constituante. Il est faux de prétendre que la constituante mène droit à l'indépendance ou à tout le moins un référendum. De deux choses l'une,
RépondreSupprimerou le processus est biaisé (QS n'invite que ses amis et ceux qui lui sont proches) pour arriver à un consensus factice qui ne contribuera pas réellement au résultat référendaire, ou encore la constituante n'amènera pas nécessairement l'indépendance selon la représentativité des groupes qui y seront et l'humeur du moment des délégués... En ce sens, l'indépendance n'est qu'une des nombreuses avenues que cette patente pourra nous faire emprunter, et il est dès lors évident qu'avec QS, on parle d'un "peut-être" et non d'un "Oui" pour paraphraser Aussant. De plus, je ne vois pas en quoi nommer des gens ou encore laisser parler tous ceux qui le veulent (comme avec Bouchard-Taylor...) est plus démocratique qu'élire un gouvernement qui fait ce qu'il dit et voter ensuite dans un référendum pour confirmer ce choix.
1. La naïveté radicale de l'Assemblée constituante suppose que la relation entre la question démocratique (Constitution) et la question territoriale (État indépendant) soit contingente, et donc incertaine. Or, le résultat de ce processus délibératif risque fortement d'être une proposition d'indépendance du Québec, étayée sur des arguments, puis soumise au référendum. Le caractère "contingent" ne relève donc pas de l'Assemblée comme telle, mais du référendum qui servira à entériner la Constitution. C'est l'acte décisif qui confirmera la volonté générale, beaucoup plus précisément qu'un vote électoral dont le taux de participation est beaucoup plus faible généralement.
Supprimer2. L'Assemblée constituante a pour avantage de solliciter une diversité de citoyen(ne)s qui devront réfléchir, discuter, débattre et proposer une Constitution complète, de manière à former une totalité qui pourrait faire consensus, ou du moins l'approcher. Le caractère "discursif" propre à la formation de la volonté générale, relève davantage de la rationalité communicationnelle et normative, que de la rationalité stratégique et instrumentale (Habermas). Autrement dit, si nous ne pouvons savoir quelles sont les intentions exactes de chaque électeur, à savoir s'il vote pour son intérêt personnel, de manière ignorante ou encore "éclairée", les raisons et les justifications des membres de l'Assemblée constituante jouiront d'une visibilité accrue, ce qui permettra de renforcer les justifications de la Constitution. Lors du référendum, les citoyen(ne)s ne voteront donc pas pour un Oui ou un Non vague, mais pour une Constitution qui aurait été soumise à la lumière populaire, et préalablement expliquée dans toutes ses ramifications.
3. Les participant(e)s de l'Assemblée constituante, s'ils sont des professionnels ou des citoyens "profanes", pourront largement discuter et offrir leur compétence pour rédiger la Constitution. Nul besoin d'un monopole d'experts ou de technocrates ici. De plus, contrairement à la proposition du parti "Coalition pour la constituante" qui souhaite élire une Assemblée par tirage au sort (ce qui comporte des avantages mais aussi des lacunes importantes), QS propose une Assemblée élue au suffrage universel. Il y aura donc un tri minimal, qui permettra de sélectionner des candidat(e)s compétent(e)s. De plus, QS souhaite que l'Assemblée jouisse d'une proportion homme/femme paritaire, tout en réservant certaines places pour des minorités et différentes catégories sociales, dans le but d'éviter qu'elles soient sous-représentés. Cette condition vise à diversifier la composition de l'Assemblée, pour éviter qu'elle soit constituée uniquement d'hommes blancs, aisés financièrement, qui dirigeraient l'ensemble du processus.
4. Grosso modo, la position de QS n'est pas un "peut-être" mais un "Oui complexe", car le processus de constitution d'un pays ne se fait pas en claquant des doigts. Un simple gouvernement élu lors des élections pourra bien essayer de faire le LIT, mais il n'aurait jamais la légitimité qu'aurait un réel processus participatif, car le premier cas renvoie à un modèle faible de démocratie élitiste (agrégation des préférences individuelles), alors que le second renvoie à une forme de démocratie délibérative tenant compte de la diversité sociale québécoise. La position d'ON est élitiste (top-down), alors que QS met de l'avant la souveraineté populaire qui est au fondement de la démocratie.
5. C'est pourquoi la solution proposée par Option nationale, après un examen minutieux, apparait comme la plus naïve, utopique ou simpliste des deux perspectives. Les petites capsules vidéos de 30 secondes fournissant des micro-arguments utilitaristes ou identitaires pour l'indépendance du Québec ont peut-être l'avantage de charmer l'oeil et le coeur, mais elles résistent mal à la réflexion critique.
Je qualifierais ce texte comme ceci ;
RépondreSupprimerLa meilleure analyse sur la question indépendantiste depuis des lunes et des lunes. Un éclairage sans précédent sur les différentes visions de la quêtes d'indépendance. Une source inépuisable de réflexion future sur la question. Ton texte donne une tonne de réponse tout en poussant à poursuivre la réflexion.
BRAVO BRAVO!
Bonjour!
RépondreSupprimerExcellent texte, seriez vous intéressé à le publié sur www.politicoglobe.com ?
Si oui: info@politicoglobe.com
Il y a un point dont je suis en complet désaccord, quand vous dites, concernant Option nationale qu' "il met tout de même l’accent sur l’unité de la « culture nationale » essentiellement francophone, les minorités et les autochtones se retrouvant complètement marginalisés dans le programme du parti. Le nationalisme dont il se réclame est donc largement « identitaire », celui-ci se concentrant sur l’appartenance culturelle et territoriale d’une communauté majoritaire." Je peux vous assurer que c'est totalement faux.
RépondreSupprimerJe fais partie du Comité des relations ethnoculturelles d'Option nationale (CREON) car justement, notre programme en est un d'inclusion de TOUS les québécois, peu importe leur origine. Nous sommes à traduire notre plateforme en plusieurs langues pour présenter nos idées à tous. Dans les rangs d'ON, il y a des hispanophones, des anglophones, des asiatiques et ça ne fait que commencer.
Merci de votre attention...
+1
SupprimerEn fait, les deux sortes de nationalisme que j'essaie de distinguer sont des "idéaux-types" (au sens de Max Weber), c'est-à-dire des simplifications de phénomènes nous permettant d'articuler des tendances, très imparfaitement réalisées dans la société. Je crois que les deux pôles sont essentiels d'une certaine manière, mais ils peuvent difficilement recevoir une égale importance ; d'où l'antinomie qui découle du problème de la Nation pure.
SupprimerQuébec solidaire parle notamment de la langue française et de culture, et Option nationale tient compte des communautés linguistiques et vise l'intégration de tous les québécois. ON n'est pas pas raciste ou identitaire en ce sens, contrairement à la CAQ qui pousse des politiques anti-immigration. QS et ON se rapprochent beaucoup sur plusieurs points, ils peuvent arriver à des politiques sensiblement semblables, mais les justifications ou les "motivations" derrière celles-ci sont relativement différentes.
Si on prend les deux types de nationalisme comme les extrémités d'une échelle continue, Québec solidaire est beaucoup plus proche du pôle politique, citoyen, et minimal sur le plan culturel (laïcité ouverte, interculturalisme). À l'inverse, si on regarde le point 5 de la plateforme d'ON (pour une langue et une culture nationales), on ne parle pas des minorités culturelles, et la question autochtone est effleurée par une reconnaissance "formelle" et l'octroi d'une enveloppe budgétaire (un peu comme le Canada qui reconnait l'existence de la nation québécoise sans faire davantage). La langue française et l'appartenance culturelle est beaucoup plus affirmée, les projets de lois visant la protection de langue sont plus coercitifs, d'où le rapprochement du pôle "identitaire".
Par ailleurs, si on prend le schéma qui distingue les questions territoriales, démocratiques et économiques, on voit que le nationalisme de QS est davantage basé sur une analyse des "intérêts" des différentes groupes sociaux (le parti ne fait pas abstraction du débat gauche/droite, donc du conflit entre classes dominantes et dominées), ainsi que sur une approche "pluraliste et démocratique" (la Raison légale, formelle). À l'inverse, je crois que le nationalisme des militants d'ON vient davantage du coeur (passions), car il est basé sur l'appartenance à une culture, une langue, un pays, un territoire, qui se voudrait inclusif de toutes les cultures qui viennent y habiter. Les questions démocratiques et économiques sont également présentes, mais elles viennent "après coup". On peut penser à Catherine Dorion, qui est pour moi l'archétype de l'indépendantiste qui parle avec ses tripes, ce qui n'est pas du tout péjoratif, au contraire!
Enfin, c'est pourquoi la distinction entre les deux types de nationalisme renvoie ultitmement à des sensibilités différentes, et qu'il ne faudrait pas les confondre même s'ils s'entrecoupent bien souvent.
Je trouve l'analyse très intéressante quoi que l'on sent votre préférence, ce que je ne vous reproche pas en soit, chacun à droit de choisir sa voie préféré.
RépondreSupprimerPersonellement, je ne vois rien de mal en un système par le haut en autant que les gens soient bien représenté. J'aime bien pouvoir remettre ma confiance à quelqu'un qui puisse s'occuper d'une gestion qui peut ne pas m'intéresser à faire par moi-même afin que je puisse me concentrer sur mes forces pour aider la société. C'est pourquoi la réforme de nos institutions est importante afin que la représentation soit juste.
Deux choses m'inquiète du système solidaire. De un, ce système se fit sur le fait que tous participent en tout temps. Qu'arrive-t-il si la participation citoyenne diminue?
De deux, je trouve le système solidaire très authoritaire, forçant tout le monde à rentrer dans le rang à grand coup de punitions légales(lois,taxes et impots) ou de chèque(subventions aux coopératives).
Tant qu'à changer de modèle social, je pencherais plutôt vers l'anarcho-indépentiste qui élimine le besoin d'un état, laissant une totale autogestion aux groupes se formant selon les besoins.
Évidemment, ce genre de gestion peut être difficile à cause des relations avec le reste du monde. Comment les relations internationales se passe-t-elles? Représenté à l'ONU?
Ces remarques sont des objections classiques à Québec solidaire, et ce sont des observations pertinentes à différents égards. D'une part, il est normal qu'il soit nécessaire de déléguer le pouvoir un moment donné, car tout le monde ne peut pas débattre sur tout et décider toutes les lois en permanence. Il faut donc qu'il y ait élection, mais celles-ci peuvent conférer des mandats "représentatifs" (les élus nous représentent et peuvent décider à notre place), ou des mandats "impératifs" (l'élu ne fait qu'exécuter la volonté de ceux qui lui confier une tâche précise). Dans ce cas, il peut y avoir des organisations complexes (confédération), où la souveraineté (le pouvoir ultime) revient à la base, et non à ceux qui gouvernent. C'est pourquoi il est important de se diviser les tâches et de veiller à ce qui nous parait le plus juste et efficace pour faire avancer nos idéaux, sans toutefois "aliéner" notre pouvoir en le confiant à des représentants sur qui nous ne pourrions avoir de meilleur contrôle.
SupprimerPar ailleurs, la démocratie participative n'implique pas que tous participent constamment, contrairement à l'autogestion, où les tâches collectives sont distribuées de manière beaucoup plus horizontale, et où tout le monde doit mettre la main à la pâte pour éviter l'émergence de "chefs". La démocratie participative a l'avantage de combiner des éléments de démocratie représentative (Québec solidaire, tout comme Option nationale, souhaitent améliorer la représentation par un mode de scrutin mixte, des élections à date fixe, etc.), et des éléments de démocratie directe ou semi-directe : mandats d'initiative populaires, jurys citoyens, recalls, débats publics, etc. C'est donc un système un peu plus lourd que la démocratie représentative imparfaite, mais plus léger qu'une démocratie directe (où il n'y a plus de représentation du tout et où tous doivent participer).
Ensuite, Québec solidaire n'est pas très autoritaire, même s'il veut réguler quand même l'économie et les grandes entreprises (taxe sur le capital, plan vert, moratoire sur l'exploitation gazière, etc.). C'est plutôt le parti libéral du Québec, ou encore la CAQ, qui imposent des lois spéciales, veulent enfermer davantage les gens, n'écoutent pas la population, favorisent des entreprises qui exploitent les gens, ne respectent pas la démocratie, qui sont autoritaires! Des incitatifs pour créer davantage de coopération, ou orienter le développement vers le respect de l'environnement peut avoir l'air plus "directif" qu'un simple laissez-faire, mais celui-ci crée d'importantes inégalités, et une violence qu'on oublie trop souvent. Vaut mieux une autorité démocratique et visible, sur laquelle on a un vrai contrôle, plutôt qu'une autorité invisible qui parait servir notre intérêt général (la Main invisible du libre marché), alors qu'elle défend l'exploitation de la majorité par une minorité!
Pour ce qui est des relations internationales dans un système fédéraliste de type "anarcho-indépendantiste", j'imagine qu'il y aurait des délégués des régions, ou encore il pourrait y avoir une entente pour envoyer des diplomates seulement au niveau de l'unité confédérale, afin d'éviter la multiplication des représentants. Ce serait un peu plus compliqué, mais je crois que nous pourrions faire un peu comme la Suisse ou l'Allemagne, qui sont tout de même des États fédéraux qui se rapprochent d'une position confédéraliste.
Ce texte est assez intéressant et bien écrit, par contre je me demande si le but est d'exprimer une opinion personnelle ou réellement de faire une analyse des différents partis, car si le but est d'en faire une analyse il manque quelques choses de fondamental dans ce texte soit les sources...et la manière dont l'auteur en vient à ses conclusions. Étant moi-même divisé entre les deux partis (QS et ON) et ayant lu leur plateforme quelques fois, je n'ai vu à aucun endroit dans la plateforme de ON des références directes à une "Économie capitaliste". Ceci n'est qu'un détail parmi tant d'autre qui m'empêche d'apprécier réellement ce texte.
RépondreSupprimerMerci de bien vouloir faire un réel travail d'analyse et d'appuyer les points par des sources et citations directes, car sinon l'objectivité de cette analyse ne peut qu'être remise en doute...
Comme l'a souligné le commentaire anonyme du 18 août 2012, Option nationale ne fait jamais référence au "capitalisme", tout comme le Parti libéral du Québec, la Coalition avenir Québec, le Parti québécois, et même le Parti vert. Ce mot a une connotation très forte, et ceux qui le soutiennent le font souvent inconsciemment, car ils ne considèrent pas que l'économie de marché dérégulée ou la propriété privée des moyens de production (comme les monopoles médiatiques) sont des problèmes graves. Autrement dit, ceux qui ne remettent pas en question le capitalisme, ni le mentionnent, soutiennent le capitalisme par défaut, implicitement. Par exemple, lors de la crise économique de 2008, Amir Khadir a mentionné le mot "capitalisme" à l'Assemblée nationale, et tous étaient surpris d'entendre ce mot qui n'avait pas été prononcé depuis des décennies.
SupprimerDe son côté, QS ne souhaite pas abolir la propriété privée et collectiviser tous les moyens de production, mais reconnait qu'il y a un grand problème avec le capitalisme, et qu'il faudrait essayer de le dépasser par une série de réformes importantes. Si on regarde le programme de ON, on voit que le développement économique (la croissance illimitée) est prise pour acquise, et même clairement revendiquée :
"Le Québec possède un potentiel mondialement enviable à plusieurs égards, incluant son capital humain (la population) et ses ressources naturelles (le territoire). Il faut mettre fin aux politiques qui minent la capacité du Québec de se développer à son plein potentiel."
Option nationale soutient donc une sorte de social-démocratie de croissance verte, c'est-à-dire un "développement durable" ou un capitalisme vert qui donne priorité à l'économie capitaliste, qui aurait la capacité de limiter l'exploitation des hommes et de la nature. Le problème, c'est que les politiques de justice sociale ne sont pas clairement définies, et le fait d'ignorer l'axe gauche/droite afin de mettre uniquement l'accent sur l'indépendance laisse de côté le problème de l'exploitation économique. C'est pourquoi Option nationale souhaite remplacer le libre-marché de la province québécoise pour en faire un capitalisme d'État.
Pour résumer, ce texte n'est ni une analyse objective et certaine, ni une opinion subjective et arbitraire, mais une interprétation vraisemblable des "visions politiques" des partis, basée sur la lecture des programmes des partis (connaissance factuelle), une certaine fréquentation et discussions avec les militants des partis (connaissance par l'expérience directe), et une réflexion théorique nourrie d'une éducation en philosophie politique (spéculation, analyse et synthèse).
Ce texte est donc matière à débat, et il peut être critiqué par des sources, citations directes et autres commentaires qui réfuteraient mes affirmations, parfois brèves et mal appuyées. Mais je ne pouvais pas constamment citer tous les auteurs, sources et témoignages qui entrent dans la composition de cet article, car il s'agit d'un "essai" condensé, et non un travail universitaire exhaustif. Je pourrais fournir, au besoin, des justifications pour toutes mes affirmations, mais cela aurait fait quadrupler la longueur du texte.
Pas besoin qu'ON s'affirme capitaliste pour le savoir (ni QS d'ailleurs). En fait, si on définit le capitalisme comme un système économique basé sur un économie de marchés et qui reconnaît la monnaie et la propriété privé et ce, malgré l'intervention plus ou moins grande d'un État pour lui donner une direction, une orientation, des limites, alors tous les partis politiques québécois que je connaisse sont capitalistes (même l'ancien parti marxiste-léniniste). Évidemment, à part le parti autonomiste, je ne connais pas vraiment de parti politique qui soit non plus totalement des puristes du capitalisme, c'est-à-dire de laisser une économie capitaliste sans régulation.
RépondreSupprimerMais régulée ou non, l'essence même de l'activité économique proposée par ces partis reste capitaliste.
En opposition, certains anarcho-primitivisme proposent le troc comme alternative au capitalisme. D'autres, les anarchos-collectivistes les plus radicaux, ne reconnaissent pas la propriété individuelle.
Cependant, il est évident qu'entre les différentes positions théoriques pures (collectivisme, capitalisme, féodalisme monarchique ou théocratique, primitivisme etc.) il existe toute une gamme de nuances. En regardant le programme de QS, on remarque qu'ils sont plus près d'une économie coopérative et participative qui vise une décroissance dans le but de répondre aux besoin du peuple et d'en assurer sa dignité/son autonomie dans le respect de l'environnement et des communautés et ce soutenu par l'État qui a pour rôle de réajuster le rapport de force inégal entre le peuple versus le patronat/ les multinationales alors que ON veut une économie où l'État sert de levier économique pour la prospérité du Québec en tant que nation versus l'international. QS veut une réappropriation de l'activité économique capitaliste par le peuple (qui est québécois) pour assurer son indépendance alors qu'ON veut une réappropriation de l'économie capitaliste mondialisée par l'État dans l'intérêt de la croissance de la nation.
À la lecture de ce commentaire, on sait que je préfère grande QS à ON. Mais idéalement, je viserais (à long terme) son dépassement pour sortir totalement d'une économie capitaliste pour en venir à une économie participative puis directe.