Glossaire de la contestation délibérative
Mon dernier bilan critique de
l’ASSÉ, entre contestation et délibération, a soulevé des interrogations quant
aux concepts employés, ceux-ci laissant place à certaines ambiguïtés. Comme
plusieurs termes équivoques comme « gouvernance », « démocratie
participative » et « contre-pouvoir » ne sont pas suffisamment
précisés, quelques phrases peuvent paraître alambiquées, voire mener à certains
contresens non souhaités. C’est pourquoi un court glossaire tiré de la sociologie
des mouvements sociaux et la théorie politique permettra d’éclaircir le
vocabulaire utilisé et amener certaines subtilités.
Gouvernance
De manière générale, la « gouvernance »
désigne l’acte de gouverner, c’est-à-dire la manière dont les décisions sont
prises, les règles établies et implantées par une organisation quelconque.
Cette notion est donc beaucoup plus large que le terme
« gouvernement », qui désigne habituellement l’État ou une autorité
publique subordonnée comme la Ville de Montréal par exemple. Dans les années
1980 et 1990, plusieurs chercheurs en sciences politiques, sociologie,
management et études urbaines ont remarqué une transformation institutionnelle
importante : nous serions passés du gouvernement autoritaire caractéristique du
régime fordiste des Trente glorieuses, à une diminution de l’influence de
l’autorité publique qui serait maintenant ouverte à des partenariats avec des
acteurs non-étatiques comme les entreprises et les organisations de la société
civile.
Cette transformation serait due à
de nombreux facteurs comme la crise de l’État-providence, la fin du
keynésianisme, la perte de confiance envers les institutions, la remise en
question de la technocratie et la restructuration économique
postfordiste associées à la mondialisation néolibérale. La gouvernance serait
alors un nouveau mode de gestion des affaires publiques favorable au dialogue,
au partenariat, au volontariat, à la flexibilité, aux impératifs d’efficacité, de transparence et
de participation, etc. Il ne s’agit pas d’un modèle fixe et éprouvé, mais d’un
« bricolage institutionnel » essayant de résoudre la crise de
légitimation de l’État. En ce sens, cette notion offre une description intéressante du nouveau contexte institutionnel dans
lequel baigne la quasi-totalité des organisations, publiques comme privées, à
notre époque. Or, le discours sur la gouvernance est ambigu parce qu’il est
également prescriptif, de telle sorte
qu’il devient associé à une façon de faire éthique et efficace qui doit
s’imposer dans toute prise de décision.
C’est bien cette forme de
« management totalitaire » que pourfend Alain Deneault avec ses 50
thèses sur la gouvernance. « Dans les années 1980, les technocrates de
Margaret Thatcher ont habillé du joli nom de « gouvernance » le projet
d’adapter l’État aux intérêts et à la culture de l’entreprise privée. Ce coup
d’État conceptuel va travestir avec succès la sauvagerie néolibérale en modèle
de « saine gestion ». Nous en ferons collectivement les frais :
dérèglementation de l’économie, privatisation des services publics,
clientélisation du citoyen, mise au pas des syndicats… ce sera désormais cela
gouverner. Appliquée sur un mode gestionnaire ou commercial par des groupes
sociaux représentant des intérêts divers, la gouvernance prétend à un art de la
gestion pour elle-même. Entrée dans les mœurs, évoquée aujourd’hui à toute
occasion et de tous bords de l’échiquier politique, sa plasticité opportune tend à remplacer les
vieux vocables de la politique. » Alain Deneault, Gouvernance. Le management totalitaire, Lux, Montréal, 2013
Pourquoi faisons-nous usage d’une
telle notion pervertie dans notre analyse conceptuelle du mouvement de
grève ? En fait, nous utilisons le mot « gouvernance » dans son
sens sociologique et général, par opposition à son usage normatif de
« bonne gouvernance ». Pour reprendre les distinctions de Fung et
Wright, il y aurait alors deux structures de gouvernance : la gouvernance
verticale et hiérarchique, dans laquelle « les décisions sont prises par
des acteurs positionnés au sommet de la structure organisationnelle, puis
imposées au niveaux inférieurs » ; puis la gouvernance participative, lorsque « la prise
de décision repose sur l’implication directe de toute une série d’acteurs dans
des espaces locaux décentralisés. » (Fung et Wright, 2005 : 52).
La première catégorie relève donc
du modèle traditionnel, le gouvernement, qui peut soit imposer ses décisions
par le haut en affrontant des groupes d’intérêts organisés (mouvements sociaux,
organisations agonistiques) par le biais de pressions et de négociations, soit
opter pour la délibération afin que « les participants tranchent et
résolvent les problèmes en faisant appel à des normes ou à des intérêts communs
plutôt qu’en mobilisant un maximum d’appuis au service de leurs propres
intérêts. » (Fung et Wright, 2005 : 52) Dans ce dernier cas, il
s’agit bien d’une concertation faisant appel à la rationalité communicationnelle, afin d’atténuer le
modèle d’affrontement basé sur la rationalité stratégique (pour un approfondissement de cette distinction, voir
les deux tomes de La théorie de l’agir
communicationnel de Jürgen Habermas).
Démocratie
participative
Le deuxième modèle, celui de la
gouvernance horizontale et participative, peut à son tour être divisé en deux
catégories. D’une part, lorsque la prise de décision est agonistique,
c’est-à-dire centrée sur l’affrontement des intérêts lors d’assemblées
générales locales par exemple, alors nous avons affaire à une sorte de démocratie directe, comme les town meetings répandues en
Nouvelle-Angleterre au XVIIIe et XIXe siècles (et encore
présents au Vermont aujourd’hui). D’autre part, lorsque la prise de décision
est délibérative, nous avons affaire à une diffusion du pouvoir par l’État,
c’est-à-dire une décentralisation des décisions, la généralisation des
institutions délibératives à toutes les échelles, puis une articulation de la
démocratie directe et représentative. C’est ce qu’on pourrait appeler un régime
de démocratie participative, qui
n’existe pas encore.
Cette typologie a l’avantage de
raffiner le modèle binaire d’Alain Deneault, qui oppose la mauvaise gouvernance
au bon vieux républicanisme politique. Autrement dit, il ne suffit pas de
condamner le gouvernement autoritaire de l’époque fordiste et son modèle de
gestion hiérarchique qui ne laisse aucune place à la participation (modèle de
l’État centralisateur), en proposant la bonne gouvernance, les partenariats
public-privés, le dialogue et l’idéologie de l’efficacité comme modèle de
gestion qui laisse trop de place aux intérêts dominants, se limite à une
représentation limitée des intérêts (parties prenantes), et occasionne une
faible participation dépolitisée. Mais il ne suffit pas non plus de revendiquer
le retour de l’État fort et centralisé, le keynésianisme et la
« social-démocratie » québécoise ou suédoise, qui appartiennent à une
époque révolue. Il faut plutôt proposer une synthèse originale, c’est-à-dire un
gouvernement démocratique jumelé à une participation citoyenne forte et une
gestion horizontale et décentralisée qui admet une articulation des dynamiques
top-down et bottom-up. La démocratie participative renvoie donc à la gouvernance participative avec fort contre-pouvoir, tandis que la délibération participative avec faible contre-pouvoir se réduit à la « bonne gouvernance ».
La participation peut se
concrétiser par différents dispositifs, comme des assemblées, référendums,
conseils de quartier, budgets participatifs, organismes de développement
communautaire, jurys citoyens, conseils consultatifs, plans stratégiques,
agendas 21, etc. Néanmoins, ces dispositifs peuvent viser différents objectifs qui
n’ont pas la même influence sur les rapports de domination
politiques et économiques. Par exemple, la participation peut
servir à améliorer la gestion et moderniser l’administration locale
(modernisation de l’État et gestion de proximité), ce qui la place dans la
perspective de la concertation, des partenariats, du new public management, des
stakeholders, de l’accountability, c'est-à-dire le discours de la
« bonne gouvernance ». Mais la participation peut également avoir
pour objectif la transformation des rapports sociaux à des degrés divers, celle-ci allant des approches consensuelles favorisant la paix sociale et l’inclusion, aux approches conflictuelles visant l’empowerment et l’inversion des priorités sociales
à travers une lutte d’émancipation.
Approches
consensuelles « mainstream »
|
Approches
consensuelles « solidaires »
|
Approches
conflictuelles centrées sur les groupes dominés
|
Approches
conflictuelles visant un autre ordre social
|
Restaurer le lien social (France) ou la
community (USA) Paix sociale
|
Ville solidaire (certaines
municipalités de gauche françaises) capacitation
|
Stratégies conflictuelles d’empowerment
|
Inverser les priorités sociales (Porto
Alegre)
|
Inclusion sociale, lutte contre
l’exclusion (France, Amérique latine)
|
|||
Augmenter le capital social des
personnes défavorisées. Stratégies consensuelles d’empowerment
|
|||
Lutte contre le communautarisme
(France)
|
Affirmative
action
institutionnelle
|
Marie-Hélène Bacqué, Henri Rey,
Yves Sintomer, La démocratie
participative, un nouveau paradigme de l’action publique ?, p.30
Contre-pouvoir
Le passage d’une approche
délibérative et participative consensuelle à une démocratie participative
réelle, c’est-à-dire de la « bonne gouvernance » au
« gouvernement démocratique décentralisé », présuppose l’existence
d’un contre-pouvoir. Fung et Wright utilisent le terme countervailing power pour décrire un
ensemble de mécanismes capables de contrecarrer voire de neutraliser les
rapports de domination à l’intérieur et
à l’extérieur des lieux de délibération. « La littérature sociologique et
politologique n’offre pas de terminologie stabilisée pour désigner le pouvoir
potentiel des groupes défavorisés lorsqu’ils affrontent les groupes dominants.
Le terme « contre-pouvoir » est également utilisé dans des contextes
forts différents, comme par exemple le contre-pouvoir de différentes
institutions dans le cadre d’un système de séparation des pouvoirs et de checks and balance. Nous l’adoptons ici
parce qu’il suggère l’existence de pouvoir qui se développe pour contrebalancer
les avantages stratégiques d’un pouvoir établi. » (Fung et Wright,
2005 : 50)
Comme les acteurs dominants
jouissent habituellement d’un accès privilégié aux mécanismes décisionnels,
certaines organisations et mouvements sociaux comme les groupes de patients
combattant la bureaucratie médicale, les activités militantes du mouvement
noir, féministe ou étudiant, essaient de neutraliser ces rapports de pouvoir en
faisant valoir leurs droits et revendications, généralement par un mode d’affrontement
(agonistique) que nous connaissons bien. Pourtant, il est plus difficile
d’envisager un contre-pouvoir délibératif,
non pas centré sur les menaces et la mobilisation, mais sur l’argumentation et
la coopération. Cela semble paradoxal, car les institutions formelles de
délibération/participation sont souvent caractérisées par de fortes asymétries
en termes d’information, d’aptitudes, de ressources et d’influence des intérêts
en jeu. De plus, il semble impossible d’institutionnaliser
le contre-pouvoir, c’est-à-dire de le faire apparaître par le simple bon design
des dispositifs participatifs.
« Les différentes sources de
contre-pouvoir émergent généralement de la société, en dehors des institutions,
et leur existence dépend de toute une série de facteurs aléatoires – les mêmes
qui favorisent l’émergence de groupes d’intérêts et de mouvements sociaux et
qui font diminuer le coût collectif de l’action collective en général. Telle ou
telle forme d’ingénierie institutionnelle peut sans doute faciliter l’émergence
et la participation de voix alternatives, mais leur existence ou leur vigueur
s’expliquent par d’autres facteurs que le profil des institutions
délibératives, même si elles ne lui sont pas indifférentes. » (Fung et
Wright, 2005 : 58)
C’est pourquoi nous avions
mentionné trois sources de contre-pouvoir délibératif, soit les organisations
agonistiques locales, les partis politiques de gauche et les mouvements sociaux
organisés plus amples. Ceux-ci permettent de former un « quatrième
pouvoir », qui ne renvoie pas ici à l’opinion publique, la presse et les
médias qui sont grandement influencés par l’idéologie et les intérêts dominants
(voir l’analyse institutionnelle des médias par Chomsky et Hermann, La fabrication du consentement : de la
propagande médiatique en démocratie, 1988). Une participation qui ne
redonne pas de pouvoir réel aux citoyens et aux groupes défavorisés, mais ne
fait qu’ajouter un vernis à la démocratie représentative traditionnelle soumise
à la logique économique et bureaucratique étroite, ne peut que sombrer dans la
gouvernance participative avec contre-pouvoir faible, c’est-à-dire le
« concertationnisme » ou le « néocorporatisme » du modèle
québécois. Celui-ci favorise une représentative limitée et exclusive des intérêts,
comme la célèbre triade État/centrales syndicales/patronat. Le Sommet sur
l’enseignement supérieur n’est donc pas une innovation délibérative du XXIe
siècle, mais une vieille pratique du Parti québécois qui remonte aux années
1980 et qui a signé l’arrêt de mort du syndicalisme de combat au Québec.
Pour résumer, la démocratie participative comprend « l’articulation des formes
classiques du gouvernement représentatif avec des procédures de démocratie
directe ou semi-directe. Cette perspective conceptualise ainsi l’émergence
embryonnaire d’un quatrième pouvoir, celui des citoyens lorsqu’ils participent
à la prise de décision, directement (en assemblée générale ou à travers des
référendums), à travers des petits groupes tirés au sort (jurys berlinois), ou
à travers des délégués étroitement contrôlés (budgets participatifs, structures
de développement communautaire) – plutôt que de s’en remettre à des
représentants classiques. Ce quatrième pouvoir viendrait s’articuler aux trois
pouvoirs classiques (le législatif, l’exécutif et le judiciaire), aboutissant à
une forme mixte. » (Bacqué, Rey, Sintomer, 2005 : 37)
Conclusion
Somme toute, il est nécessaire
d’échapper à l’opposition rigide entre démocratie directe et démocratie
représentative, sans sombrer dans le juste milieu anodin de la participation
consensuelle ou de la bonne gouvernance. La démocratie participative se
rapproche du système politique athénien qui combinait des formes de
représentation basées sur l’élection et des procédures de démocratie directe comme
l’assemblée des citoyens et le tirage au sort. Son institutionnalisation
demande non seulement un pouvoir décisionnel ou codécisionnel des citoyen-ne-s (par
opposition à la simple consultation ou concertation), mais une forte autonomie
de la société civile, un réseau associatif mobilisé, des mouvements sociaux
amples, des organisations agonistiques locales et des partis politiques de
gauche porteurs d'un projet de transformation sociale radicale.
Les organisations nationales
comme l’ASSÉ et les mouvements sociaux ponctuels ne peuvent, à eux seuls,
instaurer un tel régime démocratique. De plus, les contextes sociopolitiques comme le néolibéralisme (Thatcher, Reagan, Harper), le social-libéralisme
(Clinton, Blair, Parti québécois), et même la social-démocratie (frange
électoraliste ou modérée de Québec solidaire), ne peuvent pas instaurer une démocratie
participative authentique, laquelle doit s’appuyer sur les couches populaires
et les groupes dominés. De plus, elle doit comprendre des modes de coordination horizontale
minimisant les rapports de pouvoir, comme les formes organisationnelles développées par le Forum social mondial et certains groupes
affinitaires du mouvement altermondialiste. Enfin, il n’est pas souhaitable de
rejeter toute forme de médiation, d’institution et de structure d’organisation
dépassant la sphère microlocale (comme le préconisent certains groupes
anarchistes et « autonomes »), car il faut assurer une articulation
entre l’autogestion et les grandes organisations publiques, les décisions
égalitaires et la coordination régionale et nationale.
Pour ce faire, la contestation et
la logique du « rapport de forces » ne doivent pas se replier sur
elles-mêmes, c'est-à-dire devenir des fins en soi ayant pour unique but d’instaurer une
grève révolutionnaire, mais être réaffirmées et liées à des pratiques communicationnelles
et coopératives dans une perspective tactique et stratégique. C’est ce qu’on
pourrait nommer la contestation
délibérative. En revanche, l’institutionnalisation de la délibération ne doit pas être assujettie aux intérêts des élites économiques
et politiques, mais articulée à un véritable contre-pouvoir citoyen, émanant
d’une société civile auto-organisée. Pour que la participation ne devienne pas
une coquille vide, elle doit être ancrée dans une délibération contestataire, c’est-à-dire une pratique démocratique ouverte aux groupes
agonistiques, au dissensus, à la mise en évidence des asymétries de pouvoir, à
la remise en question des règles du jeu et du discours dominant. Telle est la
voie d’un écosocialisme antiautoritaire, tourné vers la planification
démocratique de l’économie, par opposition à une social-démocratie verte, se
limitant à aménager le capitalisme par le retour d’un État-providence jumelé à
la bonne gouvernance participative.
Annexe : cinq modèles
participatifs
Managérial
|
Modernisation
participative
|
Démocratie
de proximité
|
Empowerment
|
Démocratie
participative
|
|
Objectifs
de la démarche participative
|
Appel
au partenariat privé, créer du capital social pour préserver la paix sociale,
pas d’objectif redistributif, faible politisation des enjeux, affaiblissement
du pouvoir politique
|
Modernisation
administrative impliquant des consommateurs des services publics, créer du
lien social pour préserver la paix sociale, pas d’objectif redistributif,
dynamique dépolitisée relevant plus de la policy
que de la politics
|
Privilégier
la gestion de proximité et l’adaptation des services publics, une
« solidarité » sans objectif redistributif, politisation rhétorique,
rapprochement élus/citoyens, complément de proximité à la démocratie représentative
|
Délégation
de services auprès des ONG ou des groupes communautaires, contre-expertise,
empowerment des groupes populaires et des minorités, effets redistributifs à
la marge, politisation inégale, enjeux politiques indirects
|
Participation
active des citoyens à la gestion, contrôle de la machine administrative par
les citoyens actifs, inverser les priorités sociales, redistribuer les
ressources, forte politisation, transformer le système politique et partage
le pouvoir
|
Contexte
sociopolitique
|
Retrait
ou faiblesse de la puissance publique, prédominance du marché, dynamique
top-down, mouvements sociaux faibles
|
Repositionnement
de la puissance publique, soutien renégocié aux services publics, dynamique
top-down, mouvements sociaux investissant peu les démarches participatives
|
Repositionnement
de la puissance publique par la proximité, dynamique top-down, mouvements
sociaux faibles ou investissant peu les démarches participatives
|
Dissociation
structures participatives/État et politique institutionnelle, dynamique
bottom-up, mouvement social très actif
|
Recomposition
de la puissance publique par l’appel au tiers secteur et la démocratisation,
articule dynamique top-down et bottom-up, mouvement social fort et investi
dans la démarche
|
Forme
procédurale
|
Capacité
décisionnelle, la participation ne modifie guère des processus de décision
souvent opaques, qualité délibérative possible, pousse au compromis
|
Rôle
essentiellement consultatif, règles claires portant sur la transparence du
fonctionnement administratif, peu de place au conflit, règles décidées par en
haut, faible autonomie procédurale de la société civile
|
Repositionnement
de la puissance publique, règles peu claires, faible qualité délibérative,
peu de place au conflit, règles décidées par en haut, faible autonomie
procédurale de la société civile
|
Capacité
décisionnelle mais à côté du pouvoir politique, qualité procédurale inégale
selon les contextes, pousse au consensus communautaire, règles décidées par
la base, forte autonomie de la société civile
|
Capacité
décisionnelle codécision avec le gouvernement local, recherche de dispositifs
clairs, qualité délibérative, entre conflit et discussion collective de l’intérêt
général, règles codécidées par le gouvernement local et la base, forte
autonomie de la société civile
|
Un
quatrième pouvoir ?
|
Quatrième
pouvoir réduit au marchandage
|
Quatrième
pouvoir inexistant
|
Quatrième
pouvoir inexistant ou enfermé dans la proximité
|
Quatrième
pouvoir au niveau micro-local
|
Quatrième
pouvoir à différentes échelles
|
Bacqué,
Rey, Sintomer, La démocratie
participative, modèles et enjeux, dans Bacqué, Rey Sintomer, Gestion de proximité et démocratie
participative. Une perspective comparative, La découverte, Paris, 2005,
pp. 298-299
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