L’indépendance n’est pas la souveraineté !
Ceci n’est pas un billet de blog, mais une critique du souverainisme
et l’esquisse d’une stratégie pour l’indépendance populaire.
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Une souveraineté
pseudo-populaire
Le premier chantier concernant la
souveraineté populaire et le pouvoir constituant accoucha d’une
proposition visant « à proposer eu peuple québécois et éventuellement
à l’Assemblée nationale, des modalités d’une démarche constituante par lequel
le peuple québécois se dotera de sa propre constitution ». Si cette idée
rappelle l’Assemblée constituante préconisée par Québec solidaire, il n’en est
rien ; elle renvoie davantage à la consultation populaire préconisée par
le Parti québécois et Option nationale pour la rédaction de la constitution du
Québec. En fait, elle reste ouverte à une consultation publique accompagnée
d’experts en la matière, privilégiant ainsi la souveraineté nationale
(prédominance de l’État) à la souveraineté populaire (autorité du peuple
québécois).
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Par ailleurs, une proposition
d’amendement concernant l’inclusion formelle de la place des femmes dans la
démarche constituante, par l’emploi du masculin et du féminin dans le discours
par exemple, a été fortement rejetée après plusieurs interventions viscérales
et anti-féministes. Malheureusement, il semble que la moyenne d’âge des
participant·e·s, la faible présence des femmes (moins de 20%), et le gros bon sens ont pris le dessus sur
certaines considérations fondamentales en matière d’égalité et d’inclusion
sociale.
La tentation
indépendantiste
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Bernard Landry n’hésita pas à apporter
de l’eau au moulin en donnant davantage de poids à la jeunesse,
l’internationalisme, l’indépendantisme, une conception moderne et inclusive de
la nation. « Utilisons les bons mots. Regardons les choses en face : nous voulons
l’indépendance nationale » a-t-il dit. Cette prise de conscience est
certes le signe d’un certain regain de la question nationale, qui ne doit plus
être affublée d’euphémismes comme la « souveraineté-association » ou
la « gouvernance souverainiste ».
Du vieux vin dans
de nouvelles bouteilles
Mais derrière cette volonté de
renouveler le discours et de développer la pédagogie
indépendantiste, se cache une mise à l’écart du véritable sens de l’indépendance.
Tout porte à croire que l’on conserve en fait un souverainisme archaïque en le
vêtissant d’habits indépendantistes. Cette hypothèse peut être vérifiée par le
fait que les États généraux sur la souveraineté
sont organisés par le Conseil de la souveraineté
du Québec, l’autonomie formelle de cette organisation laissant tout de même
transparaître l’hégémonie du discours souverainiste du Parti québécois. De
surcroît, le rejet de l’assemblée citoyenne démocratiquement élue et de
l’inclusion des femmes, la volonté de faire la souveraineté par-delà l’axe
gauche/droite, ainsi que l’absence d’un réel discours indépendantiste, tous ces
facteurs témoignent d’une emprise bien réelle de l’idéologie péquiste sur
l’ensemble du mouvement souverainiste.
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Bien que l’appartenance à une
culture commune et quelques arguments touchant le portefeuille des individus
peuvent aider à recruter de nouveaux adeptes à la cause souverainiste, l’essentiel
de l’indépendance du Québec se trouve évacué. Il ne s’agit pas tant de changer de pays que de changer le pays à travers un processus
d’émancipation politique, économique et social. Il s’agit de changer les
conditions de vie, les conditions matérielles des individus et communautés
opprimés par la domination sociale et nationale actuelle. C’est pourquoi il ne
suffit pas de vouloir l’indépendance nationale tout en cherchant à conserver la
société québécoise telle quelle est. Le renversement du rapport de domination
de l’État canadien, l’instauration de nouvelles institutions politiques, la
réappropriation des pouvoirs législatifs, fiscaux et internationaux ne peuvent
pas ne pas modifier les rapports sociaux dans la transition d’un Québec opprimé
à un État libre et indépendant.
Ni gauche, ni
droite ?
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C’est pourquoi l’indépendance
dépasse la souveraineté et l’inclut comme un moment d’un processus d’émancipation nationale. En termes
hégéliens, il faut passer de la souveraineté en soi (le LIT) à la souveraineté en soi et pour soi, le pour
soi représentant ici le peuple québécois. L’indépendance se base donc sur
la souveraineté populaire, alors que la souveraineté stricto sensu se limite à la souveraineté nationale, c’est-à-dire à
la question de l’État. La souveraineté populaire ne peut être le fruit que
d’une Assemblée constituante, dont l’objectif de réalisation de l’indépendance
passera à travers le processus de constitution qui fournira le principe
fondateur sur lequel sera établi le nouveau pays du Québec. Il ne peut pas y
avoir d’indépendance sans un projet
de pays, et un projet de pays substantiel ne peut être dissocié d’un projet de société. Alors que le discours
souverainiste tente par tous les moyens de trouver le plus petit dénominateur
commun qui pourra faire consensus (la souveraineté d’abord, la constitution
ensuite), le discours indépendantiste assume le caractère transformateur d’une
telle aventure. L’indépendance est un projet de transformation politique et
sociale, parce qu’il comprend à la fois une réappropriation substantielle des
pouvoirs politiques (la souveraineté) et un projet de société fondé sur
l’élaboration de valeurs incarnées dans une loi fondamentale (la constitution),
dans un même processus dynamique.
Enfin, l’indépendantisme insiste
sur la rupture qui sera initiée dès
l’enclenchement de l’Assemblée constituante. Celle-ci suspendra de facto les mécanismes de réforme
constitutionnelle prévue par l’Acte d’Amérique du Nord britannique. Écrire une
constitution du Québec par le biais de la souveraineté populaire représente
donc un acte anti-constitutionnel qui devra être assumé comme tel. Cette indépendance en acte brisera le statu
quo du régime fédéral canadien sans que nous puissions déterminer à l’avance le
résultat d’une telle césure juridico-politique. Si nous définissons la gauche
comme une famille politique rassemblant des forces faisant la promotion
d’idéaux progressistes et égalitaires, la critique de l’ordre établi et la
nécessité d’une plus grande justice sociale, alors nous voyons clairement que
la droite ne peut être que pour la défense du statu quo, que ce soit au niveau
économique (libéralisme) ou social (conservatisme).
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Marxistes
orthodoxes et nationalistes, même combat !
Ce n’est pas un hasard si Andrée
Ferretti, ancienne militante de « l’aile de la rue » du Rassemblement
pour l’indépendance nationale (RIN), était à la fois indépendantiste, marxiste
et féministe. « J’ai toujours pensé, et je pense encore, que, pour être
victorieuse, la lutte pour l’indépendance doit être essentiellement une lutte
de libération nationale, donc une lutte révolutionnaire puisque son objectif
l’est, visant le renversement de l’ordre établi par la canadian democracy. Autrement dit, j’ai toujours pensé que le
mouvement pour l’indépendance ne saurait se constituer en parti qu’au moment où
la majorité du peuple aura été convaincue de son absolue nécessité et prête à
la réaliser et à l’assumer. »
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Il faut maintenant reconnaître
que nous ne pourrons pas résoudre la question sociale sans passer par la voie
obligée de l’indépendance, et que la lutte pour la libération nationale ne
pourra plus se tenir au-dessus des autres types de revendications, qu’elles
soient étudiantes, autochtones, féministes, écologistes ou altermondialistes.
Le discours sur la primauté de la « lutte des classes » ou le mythe
de la « grande famille souverainiste » n’auront plus jamais
l’hégémonie sur les mouvements sociaux, et c’est bon débarras. L’éclatement de
la société postmoderne place le Québec devant une situation nouvelle, mais pas
désespérée. Nous ne sommes pas condamnés à la fragmentation et la dispersion
des luttes, bien que l’unité originaire ne pourra jamais être retrouvée comme
telle. Le travail du mouvement d’émancipation consiste à recomposer les luttes,
c’est-à-dire à réarticuler les mouvements sociaux à travers une chaîne
d’équivalence, capables de faire tenir ensemble une pluralité de revendications
contre un adversaire commun. L’unité
populaire dont parle Gramsci repose sur la construction d’un bloc historique capable de renverser
l’ordre établi, et sur la nécessité de déconstruire l’hégémonie de la classe
dirigeante et possédante, qu’elle soit fédérale ou nationale.
L’impérialisme
canadien
Curieusement, le néolibéralisme
dans sa forme actuelle rappelle à plusieurs titres l’impérialisme que décrivait
Lénine au début du siècle : « L'impérialisme est le capitalisme
arrivé à un stade de développement où s'est affirmée la domination des
monopoles et du capital financier, où l'exportation des capitaux a acquis une
importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts
internationaux et où s'est achevé le partage de tout le territoire du globe
entre les plus grands pays capitalistes. »
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Ce n’est pas un hasard si Richard
Desjardins ne vote pas pour le Parti québécois mais appuie Québec
solidaire ; le PQ est un parti néo-colonialiste qui reproduit le schème
extractiviste de l’impérialisme canadien, que ce soit par sa reprise du
« Nord pour tous », son ouverture à l’industrie destructrice des sables
bitumineux par l’inversion du pipeline 9 d’Enbridge et le projet de
construction de l’oléoduc de TransCanada dans le Bas-Saint-Laurent, ou encore
son appui inconditionnel à l’exploitation pétrolière en Gaspésie, sur l’île
d’Anticosti et à Old Harry. Malheureusement, la position
pro-pétrole du PQ fera en sorte que les écologistes et les citoyen·ne·s n'auront pas un
mais deux ennemis à combattre : le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial. Une commission nationale d’examen,
fer de lance de l’approche concertationniste de la « gouvernance
souverainiste », ne pourra plus masquer le fait que le souverainisme
officiel n’est pas autre chose qu’une renégociation des termes de notre
dépendance nationale, économique et sociale. À quoi sert de sacrifier le
« pays réel » pour le « pays mythique », pour reprendre les
mots de Gérard Beaudet ?
Québec
solidaire et l’oubli de l’indépendance
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D’une part, Québec solidaire se
définit d’abord comme un parti de
gauche féministe, écologiste et altermondialiste. C’est pour cette raison qu’il
est également en faveur de l’indépendance du Québec, qui représente le meilleur
moyen de concrétiser son projet de
société, tout en protégeant la langue et la culture spécifique du peuple
québécois. Pourquoi ne pas faire de l’indépendance une valeur constitutive de
Québec solidaire, que le parti mettrait sur un pied d’égalité aux autres
piliers du parti? Par exemple, QS pourrait se
définir comme un parti de gauche indépendantiste, féministe, écologiste,
démocratique et altermondialiste. L’indépendance n’est pas que le tremplin vers
une nouvelle société, elle fait partie
du projet de société! Bien que la souveraineté soit incluse dans la Déclaration
de principes du parti (nous sommes écologistes, de gauche, démocrates,
féministes, pluralistes, altermondialistes et souverainistes), je suis presque
tombé de ma chaise en lisant les objectifs et valeurs fondatrices inscrites
dans les statuts et règlements du parti adoptés par le congrès du 28 avril
2012 :
« Québec solidaire œuvre sur la scène
québécoise et présentera des candidates et candidats aux élections dans le but
de faire élire des députées et députés à l'Assemblée nationale et de former éventuellement
un gouvernement de gauche. Se démarquant des partis actuellement représentés à
l'Assemblée nationale, Québec solidaire rejette clairement le néolibéralisme et
propose une alternative politique fondée sur des valeurs progressistes telles
que : la justice sociale et un partage équitable de la richesse, l'égalité
entre les femmes et les hommes, le développement viable, l'élimination du
racisme, le pacifisme, la solidarité entre les peuples. Québec solidaire se
veut un parti démocratique, qui favorise la prise de parole et l'influence
réelle de ses membres, y compris celle des femmes et des sans voix, et qui met
toutes les instances du parti à contribution. De ce fait, le parti s’inspire
des principes de démocratie participative. Québec solidaire est pluraliste,
c’est-à-dire qu’il permet la participation et l’expression plurielles des
personnes, des collectifs, des différents points de vue et sensibilités dans un
esprit d’unité. Il est égalitaire et vise une représentation paritaire des
femmes et des hommes à tous les niveaux. Tout en favorisant la promotion de
politiques qui visent l’exercice universel des droits et le bien commun, Québec
solidaire tient compte de la diversité des besoins, des réalités et des
identités, y compris régionales. Il est inclusif et favorise, en son sein, la
présence notamment des jeunes, des communautés culturelles et des personnes
handicapées. Québec solidaire est actif sur le terrain électoral. Il s’engage
également sur le terrain des luttes sociales. Il s'inspire des revendications
des mouvements sociaux et environnementaux progressistes, tout en reconnaissant
l'indépendance respective du parti et de ces mouvements. »
Mais où est passé l’axe souverainiste de la
déclaration de principes de Québec solidaire ? Même s’il est trop tard pour ajouter un nouveau
point à l’ordre du jour du congrès de mai 2013, l’indépendance devra impérativement être
ajoutée aux objectifs et valeurs fondatrices des statuts lors d’un congrès
ultérieur, afin d’assurer la cohérence avec le programme et les principes qui
ont donné naissance à Québec solidaire.
Un autre symptôme du souverainisme
mou de la position officielle du
parti réside dans cet énoncé du programme : « Québec
solidaire utilise à la fois les termes souverainiste et indépendantiste pour
décrire sa position vis-à-vis de la question nationale québécoise. » Il
aurait été préférable de remplacer cette proposition par la suivante :
« Québec solidaire définit son orientation sur la
question nationale québécoise comme indépendantiste ». Celle-ci aurait eu
le mérite de poser clairement les termes du débat, et de montrer le leadership
indépendantiste de Québec solidaire par rapport aux positions souverainistes du
Parti québécois et Option nationale. Cette position résulte probablement d’une
mauvaise compréhension de l’importance du discours indépendantiste lors des
débats du congrès de 2009, analogue au rejet de l’idée républicaine au dernier
congrès d’ON en mars 2013.
Un
nouvel élan indépendantiste
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Mathieu Bock-Côté a habilement
réussi à refouler le discours profondément libérateur et rassembleur de
l’indépendantisme décolonisateur en le qualifiant de tiers-mondisme propre aux élucubrations de Pierre Vallières et
d’autres militant·e·s anti-impérialistes de l’époque. Il a écarté systématiquement
cette alternative afin de mieux opposer la soi-disant gauche multiculturelle et cosmopolite à la droite libertarienne déracinée, au profit de sa solution
pseudo-concrète du réenracinement
identitaire. Celle-ci est responsable de la montée du nationalisme
conservateur qui sévit maintenant tant au Parti québécois, au Bloc québécois
qu’à Option nationale, et qui reçoit son expression la plus claire par la
récente création du groupe Génération nationale. Il ne serait pas surprenant
que celui-ci se transforme en parti politique nationaliste de droite à la
manière du Front national en France. Comme le nationalisme identitaire mène
souvent à l’extrême-droite, au populisme, à l’autoritarisme et à l’islamophobie,
il faut reconnaître que la souveraineté par-delà l’axe gauche/droite est un
leurre, voire un discours propre à la droite radicale elle-même. La tension
entre le conservatisme qui referme la souveraineté sur le primat de la Nation
unitaire et la gauche qui ouvre l’indépendance sur la souveraineté populaire
est indépassable.
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« Dans le Larousse, le mot
indépendance est défini à l’aide du mot souveraineté et, sans surprise, le mot
souveraineté est défini à l’aide du mot indépendance. Peut-on laisser les gens
utiliser le mot qu’ils veulent et passer au vrai travail, soit celui de
convaincre les Québécois des avantages pour le Québec d’être un pays qui
contrôle tous ses leviers décisionnels, comme 193 pays membres des Nations
unies le font actuellement sans jamais regretter d’être maîtres chez eux ? »
Du projet de pays à
la République démocratique
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Le capitalisme mondialisé s’insinue
à toutes les échelles et s’installe confortablement par la domination des
élites économiques et politiques sur le peuple québécois. Celui-ci doit être entendu
au sens romain de plebs (plèbe) et
non de populus (population), c’est-à-dire
au désir des plébéiens de ne pas être dominés par le pouvoir des patriciens. Le
caractère républicain de l’indépendantisme ne se limite donc pas à la défense
d’une forme institutionnelle qui
remplacerait simplement la monarchie parlementaire. Il en va de même pour la
démocratie, qui ne peut être réduite à « un mode de gouvernement, une
pratique spécifiée pour sélectionner des fonctionnaires et en contrôler la
conduite en tant que fonctionnaires » pour reprendre l’expression de John
Dewey. La démocratie représente d’abord une idée
sociale générique.
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John Dewey (1915). Le public et ses problèmes, Gallimard,
Paris, 2010, pp. 237, 242, 244
Il en va de même pour l’idée
républicaine, qui représente moins un système de gouvernement qu’une dynamique sociopolitique, dans laquelle
la lutte contre la domination sous toutes ses formes permet de préserver la
liberté du peuple. Celle-ci fait écho au programme de Québec solidaire : « La république que nous défendons sera le dépositaire de
l'intérêt général et reposera sur une démocratie qui rejette toute forme de
concentration du pouvoir vidant de sa substance la souveraineté populaire ».
Ce principe crucial dans la stratégie indépendantiste de la gauche permet de
lier l’ensemble de son programme social et démocratique à la perspective
républicaine telle que défendue par Machiavel.
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Christian Nadeau, Machiavel, domination et liberté politique,
Philosophiques, vol. 30, no. 2, 2003 pp. 321-322 http://www.erudit.org/revue/philoso/2003/v30/n2/008644ar.pdf
De la lutte pour
l’indépendance populaire
Pour tirer la souveraineté à
gauche, c’est-à-dire pour faire l’indépendance, il faut dépasser le cadre
étroit de la lutte de classes tel que
défendu par certains marxistes et anarchistes, tout en évitant le piège de l’alliance de classes telle que défendue
par Lénine, qui aspirait à réunir de manière tactique différents secteurs de la
population (paysans, ouvriers, petits-bourgeois éclairés) grâce à la
représentation politique d’une avant-garde qui deviendrait le seul véhicule de
la révolution. L’indépendance ne doit pas être l’œuvre d’un ou plusieurs
partis, mais du peuple québécois lui-même. C’est pourquoi il faut envisager
l’union des couches populaires, précaires, moyennes et éduquées de toutes
sortes, qui s’opposent à l’organisation oligarchique du Québec. Cette lutte de
libération nationale ne passera pas principalement par les urnes, bien qu’un moment de ce processus devra passer par
l’État ; c’est la rue, c’est-à-dire la société civile en acte, qui sera
l’initiatrice et la seule détentrice de ce mouvement d’émancipation.
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Wow! Juste Bravo!
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